13 L’Art Sacré

Au début du XX^e siècle, l’art sacré connaît une renaissance car le débat sur la modernité s’est installé au cœur de l’Église. Des artistes, fatigués d’un académisme qui semble inamovible, se regroupent pour tenter de faire évoluer l’art religieux. Les groupements d’artistes catholiques se multiplient mettant en pratique le « Ne séparez pas votre art de votre foi » (J.Maritain). On assiste au retour de la couleur, de l’étroite corrélation entre vie humaine et nature.

Groupements les plus reconnus :

« l’Arche », créé en 1917, connaît un rayonnement assez important ; ses premiers engagements sont les suivants : « Nous renonçons aux pastiches mais nous ne interdisons pas l’utilisation de solutions anciennes demeurées bonnes » « Nous accueillerons les matériaux nouveaux pourvu qu’ils soient honnêtes. »

« Les Artisans de l’autel » créés en 1919 sont plus orientés vers l’artisanat érigé en grand art.

Ainsi naît aussi le groupe le « CDBA », « les Catholiques Des Beaux-Arts » auquel adhèrera Raymond Virac en 1926, sous la présidence de l’architecte Paul Tournon. Fondé en 1909 par Paul Regnault il comptait à sa création 10 membres puis plusieurs centaines en 1920 ; il se définit comme « un groupement corporatif, moral et religieux dont le but est la Beauté ».

Raymond Virac

Ses membres travaillent selon « l’esprit des anciens maîtres sous la direction d’un maître d’œuvre choisi par eux. ». La plupart des compagnons de route de Raymond Virac en France en feront partie : Lorimy, Barrillet, Huré, Génicot, Sarrabezolles… Leurs réalisations les plus remarquées sont les églises du Village Français de l’Exposition des Arts Décoratifs de Paris en 1925, du Saint-Esprit à Paris et de Sainte Geneviève de Nanterre.

En 1919 Maurice Denis (élève de l’Académie Julian) et Georges Desvallières fondent « les Ateliers d’Art Sacré » pour « former des artistes et des artisans à la pratique de l’art chrétien » et pour « fournir aux églises et spécialement aux églises dévastées par la guerre, des œuvres religieuses d’un caractère à la fois esthétique, traditionnel et moderne. » Le travail y est conçu dans un esprit de compagnonnage, rassemblant tous les corps de métier (peintres, sculpteurs, verriers…) et réconciliant l’art et l’artisanat.

Ces différentes initiatives sont soutenues par les écrivains et les critiques d’art catholiques de l’époque.

Maurice Denis

« Les Ateliers d’Art Sacré » sont les seuls à avoir eu un impact médiatique réel et leur renommée a traversé les années.

Raymond Virac et une équipe d’une quarantaine d’artistes de premier ordre des « Ateliers d’Art Sacré » sont intervenus dans le décor de l’église du Saint-Esprit de Paris où l’on retrace les grandes étapes de l’histoire de l’Église ; ils contribueront aussi à la décoration de Notre Dame des Cygnes d’Enghein.

Sources : www.culture.gouv.fr

"L’art sacré au XXe siècle", éditions de L’Atharon, 1993

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